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Un peu d'histoire des Cévennes

Où se trouve vraiment ce haut lieu de l’histoire de France qui osa opposer à l’absolu pouvoir du Roi Soleil, les blanches chemises de ses camisards ?

Avant de résister des siècles plus tard, au mal absolu nazi, grâce à des maquisards déjà entraînés à la guérilla, par l’exemple de leurs ancêtres ? Est-ce déjà le Sud ? Le Pays d’Oc ? La Provence ? Non mais on y sent parfois des effluves et des saveurs qui nous parlent d’une mer Méditerranée toute proche…

C’est surtout un lieu de fantasmes verts et contemporains, une sorte de biosphère, où aujourd’hui, l’air semble encore plus pur et plus cristallin et où la montagne est encore plus belle que ne la chanta Jean Ferrat, mais non moins désertifiée.

Cependant, l’âme de ses derniers occupants y demeure, austère et religieuse, précédée de longs cortèges d’histoires et de mythes à la vie si dure !

Pour Marie d’Hennezel, c’est ici, sur un coup de cœur, un déclic, que sa conviction est faite : la culture des plantes médicinales sera sa destinée…

Vivre dans ce pays de contrastes, où les monts de granit, veillent sur cet univers de terrasses serties de murets en pierres sèches et de châtaigneraies centenaires, avec comme lien, une réflexion constante sur la place de l’Homme dans son milieu, que se soit parmi ses semblables ou au sein de la Nature.

Le savoir des plantes dans les Cévennes

Délimitées au sud par les garrigues du bas Languedoc et au nord par le Vivarais, les Cévennes constituent le sud-est du Massif central. Par leurs pics datant de l’ère primaire, le mont Lozère et le mont Aigoual – témoins de l’orogenèse de quatre cent à deux cent cinquante millions d’années – encadrent la région qu’un vaste océan recouvrait pendant l’ère secondaire. Le retrait de la mer, permettra de découvrir, pendant l’ère tertiaire, il y a environ cinquante millions d’années, un paysage de granites, schistes, grès et calcaires.

Dans cette région, l’agriculture se développa dès la période gauloise, avec les celtes arécomiques.

Au Moyen Âge, les paysans y cultivaient des céréales : le blé, le seigle, l’avoine, le millet ; des légumes : le chou, le poireau, la fève ; des plantes tinctoriales : la garance, le pastel, la gaude. Châtaigniers en montagne, noyers, oliviers, amandiers, noyers au hasard des terrasses, complétaient les ressources des Cévenols. Les Croisés y ramenèrent de nombreuses plantes légumières et fruitières.

Au XVIème siècle, on y vit l’apogée du mûrier et l’essor de la sériciculture. En 1850 une maladie épidémique, la pébrine, ravagea les magnaneries et attaqua les vers à soie provoquant ainsi une terrible crise économique.

Malgré la visite de Pasteur à Alès pour éradiquer ce fléau, la sériciculture déclina, minée aussi par la concurrence et l’arrivée des textiles synthétiques. On arracha de concert mûriers et oliviers. Puis vint en plaine l’heure de la viticulture.

Au XXème siècle, la nécessité de protéger la nature en Cévennes inspira l’idée de la création d’un parc national. Vers 1955, suite à un exode rural massif menaçant l’identité de la région, cette idée s’est concrétisée. Au troisième millénaire, la France a inscrit la candidature des Cévennes sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO afin que cet organisme les reconnaisse au même titre que le Grand canyon, la Muraille de Chine ou encore le Mont Saint-Michel.

Et c’est depuis juin 2011 que les Causses et les Cévennes sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO, au titre de paysage culturel de l’agro-pastoralisme méditerranéen. Cette reconnaissance consacre la valeur d’un site exceptionnel dont les paysages ont été façonnés par la main de l’homme depuis des millénaires.

L’arbre à pain

La châtaigneraie, espace agricole boisé plutôt que forêt, destinée à produire plus des fruits que du bois, fut cultivée pour nourrir l’homme, dès le Vème siècle avant J.C. en France, et dès le XIème siècle de l’ère chrétienne, au sud du Massif Central.

Abandonnée à elle-même, par faute de soins et d’entretien, la châtaigneraie risque de disparaître. Mais comment concevoir aujourd’hui les Cévennes sans châtaigniers ? Leur disparition signifierait non seulement une modification profonde du paysage mais encore une véritable perte de l’identité culturelle, économique et écologique de toute la région. Car le châtaignier, depuis toujours, a rendu de nombreux services aux Cévenols.

Pilier d’une économie montagnarde, symbole de la civilisation rurale, il occupe cet espace selon une logique écologique qui tient compte à la fois des sols et du climat. Friand d’une certaine profondeur du sol et d’un bon drainage, des sols acides et d’une chaleur relative, il craint les froids rigoureux.

Le châtaignier, qui pousse lentement, acquiert sa taille définitive vers cinquante ans. Isolé, il donne des fruits au plus tôt vers sa vingt-cinquième année ; en forêt, vers son quarantième anniversaire. Il peut vivre très vieux, jusqu’à mille ans, parait-il. Mais avec l’âge, son tronc s’évide.

Son rôle dans le ralentissement de la propagation des incendies a une valeur non négligeable. De même, sur un plan biologique, le châtaignier accroît la richesse des végétaux.

En effet, une étude récente, effectuée sur le versant de la vallée Borgne a permis d’identifier 110 espèces végétales dans les strates herbacées des vergers et des taillis.

La diversification biologique est donc là, aidée par les activités humaines. Le nombre d’animaux qu’abrite et nourrit la châtaigneraie est encore plus grand. Les larves, les sittelles, pics et consorts  qui consomment ou qui habitent l’arbre lui-même sont innombrables ; à ceux là s’ajoutent les insectes qui recyclent la matière organique en permanence. Ils ont une importance capitale puisqu’ils contribuent, avec les bactéries, à transformer cette matière organique en humus chargé d’éléments minéraux qui feront la fertilité du sol.

Selon Sainte Hildegarde, le châtaignier est aux arbres ce que le fenouil est aux herbes : il est sain à cent pour cent, de la racine jusqu’au sommet. Toutes ses parties servent à l’humain, le bois pour les charpentes des maisons, l’écorce pour les paniers, le fruit pour les hommes et les animaux.

La centaine de variétés de fruits obtenue par sélection au cours de l’histoire constitue un patrimoine génétique important.

Dans les fruits, les pelures, les feuilles et l’écorce, il y a de précieuses substances tanniques. Les fruits contiennent, outre de l’amidon (45 à 58 pour cent) et de l’albumen (4 à 7 pour cent), des hydrates de carbone (22 à 34 pour cent) de haute valeur qui servent, pour toutes les cellules, particulièrement les cellules nerveuses. Il y a, d’autre part, dans ces fruits des vitamines A, B, C et P, la vitamine de la perméabilité, recommandée pour la santé des vaisseaux sanguins.

Les châtaignes représentent donc une nourriture idéale pour toutes les personnes, notamment celles âgées de plus de quarante ans.

Hildegarde de Bingen, toujours, trouvait beaucoup de vertus salutaires dans les châtaignes. Non seulement pour les affections du foie, mais aussi pour les états  de faiblesse.

A cause des substances qu’elle contient et de l’énergie solaire qu’elle a emmagasinée, la châtaigne nourrit si harmonieusement et complètement l’être humain, que celui-ci peut récupérer sa force de résistance et son rayonnement.

De recherches pharmacologiques parues dans la littérature scientifique, il ressort que l’extrait de feuilles de châtaignier est légèrement calmant et antispasmodique et peut se prendre comme remède dans la bronchite et la coqueluche.

Dans les maladies de l’estomacde l’intestinde l’œsophagedu foie et de la bile, mais aussi en cas d’ulcère d’estomac et du duodénum ou de gastrite, on conseille la soupe de châtaignes, efficace particulièrement au printemps et à l’automne, qui assure un grand soulagement. Cependant il faut en manger au moins pendant quatre à six semaines régulièrement.

Au  XVIIème siècle, les châtaignes étaient un aliment précieux en Europe. Avec elles, on fabriquait du pain, un aliment indispensable à la survie dans des contrées pauvres, mais aussi de la soupe composée de fruits séchés, trempés dans du lait et réduits en bouillie. Ensuite, évincé par la pomme de terre venue du Nouveau Monde qui ne possédait pas ces qualités énergétiques, ce fruit passa de mode.

Seuls quelques Italiens, Suisses et Allemands du sud ainsi que des Français du midi ou du centre savent encore aujourd’hui l’apprécier.

En conclusion, nous n’insisterons jamais assez sur l’importance de restaurer les châtaigneraies. Cela permet non seulement de conserver un patrimoine inouï, mais aussi de maintenir une culture originale, de développer l’écologie, de nourrir et de soigner l’homme.

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